Angling in Troubled Waters (1899), par Rose, Frederick W. © Cornell University Library
La cartographie persuasive
Ce sont des cartes dont l’intention ou l’effet principal est d’influencer des opinions ou des croyances – d’envoyer ou de renforcer des messages – plutôt que de communiquer des informations géographiques objectives [Tyner, 2015]. Des cartes de ce type sont également qualifiées de cartographie suggestive, allégorique ou démonstrative. On trouve aussi le terme cartes de propagande, moins approprié, car le mot « propagande » est devenu péjoratif.
Les méthodologie utilisées sont variées et dépendent de la technologie utilisée et des compétences en communication.
Le site de la Cornell University Library regroupe un panel intéressant de cet type de cartes.
A Humorous Diplomatic Atlas of Europe and Asia, Ohara, Kisaburō, 1904 © Cornell University Library
On y trouve des cartes allégoriques ou satiriques qui utilisent des figures anthropomorphes ou zoomorphes, des inclusions ou exclusions sélectives, l’utilisation inhabituelle de projections, de couleurs, de graphiques et de textes, des biais introduits par les textes de commentaires, les titres ou les légendes des cartes.
Certaines cartes sont plus subtiles et utilisent des symboles abstraits ou des pictogrammes dont la lecture se trouve guidée vers un sens spécifique, par des textes interprétatifs, qui des positions idéologiques ou des volontés de tromperie : emploie de vocabulaire guerrier utilisé pour parler d’économie, simplifications qui s’apparentent à des manipulations de l’information, affichage de flux pour figurer un encerclement ou une sorte de « pieuvre tentaculaire » pour dénoncer l’impérialisme.
Les atlas réalisés dans l’entre-deux-guerres par Frank Horrabin, socialiste britannique, et Alexander Radó, communiste hongrois [Palsky, 2024], motivées par leur idéologie progressiste sont de cet ordre.
Carte mondiale des « peuples opprimés, Radó, Atlas für Politik, Wirtschaft, Arbeiterbewegung, 930, p. 163